Les Éditions Poetica Vivace

Le point de vue lydien est simplement un changement de perspective, et n’est nullement une idéologie. En deux mots, ce système, formulé par George Russell (1923 – 2009) dans son Lydian Chromatic Concept of Tonal Organization en 1953 (Le Concept chromatique lydien d’organisation tonale), repose sur un regard modal et non tonal.

Ce point de vue lydien me sert de fil conducteur depuis ma rencontre avec George Russell en 1979, puis en 1984, et me permet de faire des choses inhabituelles d’un point de vue harmonique, entre autres, pour le plaisir des oreilles.

Poetica Vivace éditions se propose de publier mon travail dans ce domaine, tandis qu’auparavant je composais pour des ensembles de jazz et pour l’improvisation.

François Cotinaud

 

 

Á propos des « Études lydiennes »

Pour ma part, je reçois ces pièces comme des héritières plus ou moins lointaines à la fois de certains grands créateurs du 20ème siècle particulièrement intéressés par la clarinette – Berio, Pousseur, Denisov – et de grands improvisateurs de jazz qui leur étaient contemporains.

La structuration de ces études à partir du Concept chromatique lydien de George Russell auquel se réfère François Cotinaud n’est certes pas étrangère à ces parentés, avec ce « regard modal et non tonal », sorte d’ADN qu’il partage avec les compositeurs évoqués ci-dessus comme avec un bon nombre des grands instrumentistes de jazz. On pense évidemment au dépassement, sans le renier pour autant, du dodécaphonisme sériel par Berio ou Pousseur, comme à l’imbrication étroite du chromatisme et des différents modes soutenant les chorus de Ch. Parker à J. Coltrane, en passant par T. Monk pour ne citer qu’eux.

Je recommande ainsi à tous les clarinettistes de faire une place de choix à ces cahiers dans leur bibliothèque mais surtout dans leur répertoire, celui qu’ils travaillent et celui qu’ils interprètent… Ils constateront, et leurs auditeurs avec eux, combien le terme d’« Études » doit être compris bien au-delà de son acception habituelle.

Alain DAMIENS

(extrait de la préface)